Chapitre 1


Ambre ouvrit la porte sur une pièce innondée d'objets, un endroit figé dans le temps où toutes les époques s'enlassaient. Il y avait dans chaque recoins des objets tous différents les uns des autres, le plafond lui même n'était pas épargné et laissait pendre dans toute la pièce des cadres, fenêtres sur mondes imaginaires. Ambre s'autorisa un regard pour admirer le clash générationnel tout autour d'elle. Elle voyait des lampes, des plateaux de jeu, des vieilles chaussures ou des livres anciens, tous vivaient ici et attendaient que passe la porte leur noveau propriétaire. Un vieil homme, mais non pas moins svelte, l'interpella. Il se tenait plus loin devant elle, en fasse d'une bibliothèque, des livres dans les bras.
- Ambre ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?
- J'aurais besoin de corde et je me suis dit que peut-être tu en aurais.
- Des cordes tu dis ? Il y a bien des étoffes par ci et là mais je ne sais pas bien si l'on peut appeler ça de la corde.
- Ca peut peut-être suffir.
- Alors cela sera par là !
Le vieil homme posa par terre les livres qu'il avait dans les bras et conduisit Ambre plus loin dans le magasin. Ils empreintèrent l'escalier vers l'étage, il y faisait plus froid et la place ici se faisait mince. - Je ne voudrais pas paraître indiscret, mais j'aime connaitre la future vie de mes objets. Puis-je te demander... et bien... ce que tu comptes en faire ?
- J'en ai besoin pour un projet personnel. J'aimerais empêcher quelque chose.
Il sourit dans sa barbe épaise. Ambre en avait dit peu mais c'était pour lui suffisant pour satisfaire sa question. Ils arrivèrent en face d'une étagère remplie de rouleaux et tissu et d'étoffes diverses, tous empilés les uns sur les autres.
- Il y a de la joute, du lain et celui là... il saisit une étoffe et la fit glisser entre ses doigts, celui là doit être du côton.
Le vieil homme eu à peine fini sa phrase qu'Ambre remarqua une boite noire cachée derrière les étoffes et rouleaux. Il ne prit pas longtemps pour suive son regard et pose ses yeux sur la boite.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Et bien... en réalité je ne sais pas.
Il déplaça tout ce qui aurait pu faire obstacle à faire sortir la boite puis la fit glisser contre l'étagère avant de la retrouver entre ses mains. Il essuya la poussière qui s'y trouvait et lu l'inscription dorée gravée dessus.
- Fais voir !
Il pencha la boite de manière à ce qu'ils puissent tout deux voir ce qui était écrit.
- Un kit de magie ?
- C'est ce qui y est écrit du moins.
Le vieil homme regarda Ambre, comme pourlui demander la permission, mais il savait très bien qu'elle était tout aussi curieuse de savoir ce qui se trouvait à l'intérieur. Il fit tomber les loquets et ouvrit la boite, laissant s'en échapper une odeur de vieux bois, rappelant celle des pages d'un livre, une vague de nostalgie réconfortante. Sous leur yeux se trouvait tout un assortiment de matériel d'illusioniste, parmis lesquels un jeu de carte, une cuillère, des foulards, une baguette ou encore des pièces en cuivre et des balles en bois.
- Ca fait combien de temps que c'est là ?
- Bien des années je dirais. Il y a tellement d'objets ici que c'est dur de se rappeler de tous.
Ambre montra les foulards et demanda.
- Est-ce que je peux les prendre ?
- Et bien... oui, j'imagine, si c'est ce dont tu as besoin. Je te les laisse pour une pierre.
Ambre sortie de sa poche un morceau de quartz de la taille d'un dé qu'elle tendit au viel homme.
- Désolée, je ne voudrais pas paraître impolie mais je suis plutôt préssée. Encore merci pour les foulards !
- Oh et bien de rien ! Merci à toi d'être venu !
Ambre fit signe de la main en descendant les escaliers, ce à quoi le vieil homme lui avait répondu du même geste.


Un arbre se trouvait en face d'elle, il parraisait immense à côté mais il n'était en réalité, comme elle, qu'au début de sa vie. Elle resta là un moment. A son bras gauche était accroché une chaine de foulards qu'elle avait noués entre eux. Derrière l'arbre, quelqu'un s'approcha, un homme, une hache à la main. Ambre se rua vers l'arbre et s'empressa d'y accrocher l'autre extrémité de la corde de foulards. Elle cria:
- Vous n'avez pas le droit ! Cet arbre à autant le droit d'exister que vous !
- Ambre s'il te plaît.
- Je ne bougerais pas !
- Bien
Il Se retourna et disparu derrière un bâtiment. Ambre profita de cette pause pour s'asseoir et réfléchir à la suite, sachant pertinemment qu'il reviendrait d'un instant à l'autre. Quand il revint, ce n'était pas seul, il était accompagné d'un homme et d'une femme, tout deux habillés en bleu. Quand elle les vu, Ambre se dépêcha debout.
- Ambre, derrnière avertissement, dit l'homme en bleu d'une voix agacée.
Elle ne répondit que d'un silence. La femme s'approcha dans le but de défaire le lien entre Ambre et l'arbre. Elle contesta, faisant de son mieux pour garder le noeud intact. Voyant les difficultés qu'elle posait à sa collègue, le deuxième agent s'immisça derrière Ambre pour la contrôler. Il prit son bras et essaya de l'éloigner. Elle parvint à mordre assailant, ce à quoi il avait répondu par un cri.
- Peste !
L'homme à la hache appela ses camarades à se réunir, ils s'éloignèrent assez loin qu'Ambre ne pouvait entendre ce qu'ils disaient. Elle essaya de lire sur leurs lèvres en vain. Ils discutèrent comme ça un instant et revinrent vers elle, cette fois ci avec un plan plus clair. L'homme en bleu approcha l'arbre, comme la première fois, Ambre s'empressa de protéger les foulards. Dans la hâte elle en oublia le deuxième agent. Elle avait mit son pied en travers de son chemin, laissant Ambre à terre. L'homme à la hache en profita pour donner un coup contre l'arbre, faisant céder la corde de foulards en deux.
- C'est fini. Rentre chez toi maintenant.
Ambre se releva et lança un regard noir au bûcheron. Elle le fixa un instant et se résigna à partir, un goût amer dans la bouche. Dans la rue les gens marchaient, ils marchaient droit devant eux, la routine quotidienne. C'était pour eux ce moment de la journée dont on ne se souvenait pas, celui dont ne se réveillait qu'en passant la porte de chez soi. Ambre le voyait chaque jour et chaque jour elle se fondait parmis eux.


La ville était parcourue d'une toile de câbles translucides qui s'immiscaient dans chaque rues principales. Ils laissaient suspendre à interval dégulier des boites de métal, elles n'ont jusqu'à ce jour jamais cédé mais elles n'en restaient pas moins inquiétantes, le moinde coup de vent les faisaient vaciller de droite à gauche. Ils disaient qu'il n'y avait aucun risque, mais Ambre ne pouvait s'empêcher d'empreinter les petites rues lorsqu'elles commençaient à s'animer. Elle était juste en dessous d'une lorsqu'un flash de lumière parcouru les câbles partout dans la ville, s'en suivi un grincement aigui retentissant partout dans la ville. Tout le monde dans la rue s'arrêta. La voix d'un homme se fit ensuite entendre, rebondissant dans chaque rue, créant un écho rendant difficile à discerner chaque mot. La voix disait:
- Suite au vote du public, la décision de supprimer la loi interdisant l'utilisation de poudre de cristal dans le cadre agricole a été prise. Cette décision rentrera en vigueur dans les prochains mois.
Quand le message fut fini, le grincement se fit réentendre et les gens se remirent à marcher. Ambre ne reprit son pas que quand quelqu'un la frôla, lui faisant comprendre de ne pas rester dans le passage.